La Home Max n’a pas grand-chose à voir avec ses petites sœurs. Son gabarit impressionnant n’est pas sans rappeler certaines grandes enceintes connectées sédentaires comme la Play:5 II, tout comme son design résolument épuré d’ailleurs. L’enceinte est protégée par une coque épaisse en plastique mat, dont les finitions sont pour le moins soignées. Rien ne dépasse, aucune marque d’assemblage n’est visible. La grille avant, toujours en plastique, mais plus souple, est recouverte d’un tissu opaque qui laisse tout de même passer l’indicateur lumineux caractéristique des enceintes Google.
Un petit plateau en caoutchouc est fourni avec l’enceinte. Il se fixe magnétiquement sous celle-ci et fait à la fois office de support pour la poser, de patin antidérapant et sert aussi à limiter les transmissions solidiennes avec le meuble. La Google Home Max se positionne aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale. Le capteur de position intégré aide l’enceinte à se repérer et ainsi à adapter son comportement. Nous reviendrons plus loin sur les conséquences sur le plan sonore, mais précisons que les commandes sont accessibles quelle que soit la position.
En parlant de commandes, justement, la Google Home Max troque les mouvements rotatifs qui servaient à contrôler le volume d’écoute contre les glissements du doigt vers la gauche ou vers la droite (ou vers le haut/le bas à la verticale). Attention cependant, toute la surface supérieure de l’enceinte n’est pas tactile et il convient de positionner le doigt au bon endroit pour interagir physiquement avec l’enceinte. Un appui bref met en pause l’assistant et la musique en cours de lecture. Il n’y a toujours aucune commande affectée à la navigation entre les pistes, il faut se contenter de la commande vocale. Ceci étant dit, le panneau tactile sensitif est intuitif et réactif.
Au déballage de l’enceinte, un sticker à décoller donne des indications sur les commandes disponibles et la disposition du panneau tactile.
La face arrière de la Home Max accueille un commutateur assigné à l’activation/désactivation des microphones embarqués ainsi que la connectique. Fini l’austérité du Google Home, ce modèle offre enfin une entrée analogique mini-jack 3,5 mm. On retrouve aussi un port USB-C, qui sert notamment à recharger un smartphone ou à connecter un adaptateur Ethernet RJ45 (non fourni) si vous décidez de relier l’enceinte au réseau en filaire. Le changement de source se fait automatiquement lorsqu’un appareil est branché sur l’entrée mini-jack ou connecté en Bluetooth.
La Home Max réserve une autre surprise du côté de la connexion sans-fil puisqu’en plus du Wi-Fi, un récepteur Bluetooth 4.2 fait son apparition. La connexion et l’appairage s’opèrent rapidement : il suffit de le demander à Google Assistant, qui vous indique ensuite la marche à suivre ; enfin… si vous prononcez la bonne phrase.
En effet, l’assistant de Google recommande d’utiliser la phrase “Ok Google, associe un appareil Bluetooth” si ce dernier détecte que vous voulez vous connecter en Bluetooth, mais cela n’a jamais fonctionné dans notre cas. Préférez plutôt des commandes du type « Ok Google, allume/lance le Bluetooth » ou « déconnecte/éteins le Bluetooth » lorsque vous voulez utiliser ce mode de connexion. Si jamais vous avez plusieurs appareils de lecture associés et que vous avez des difficultés à vous connecter avec l’un d’entre eux, accédez à la liste des appareils associés dans l’application et laissez uniquement l’appareil désiré dans la liste. En tout cas, nous espérons que tout cela sera bientôt corrigé pour simplifier l’interaction dans ce mode.
Mesure de la réponse impulsionnelle : latence de communication en Bluetooth.
Tant que l’on évoque le Bluetooth, sachez que la latence de communication est considérablement plus faible que ce que nous avions constaté sur la Home. On peut ainsi suivre une vidéo sans constater de gêne importante, notamment lors des phases de dialogue. Pour ce qui est des possibilités via le Wi-Fi, rien ne change. La Home Max embarque Chromecast, offrant, entre autres, le multiroom et l’accès à de nombreux services compatibles. De surcroît, l’enceinte supporte nativement quatre services de streaming (Google Play, YouTube Music, Spotify et Deezer).
La Home Max (gauche) à côté de la Sonos Play:5 II (droite).
L’application Google Home (iOS et Android) répond toujours présente pour la configuration de la Home Max. La mise en route est à la fois simple et rapide, toutes les étapes sont clairement indiquées par l’application et l’enceinte. La navigation est fluide, les options de personnalisation sont nombreuses, même si on apprécierait d’avoir un peu plus la main sur certaines d’entre elles (comme l’égaliseur, par exemple) et d’avoir la possibilité de basculer à volonté sur la source désirée.
Application Google Home sur iOS.
Nous nous sommes toujours fait entendre et comprendre par la Home Max lorsqu’elle donne de la voix, même à un volume soutenu ; un point très appréciable. Autour de 60 à 75 % du volume (soit un niveau d’écoute particulièrement élevé), il est nécessaire de parler plus fort et de s’approcher pour déclencher Google Assistant. Au-delà, mieux vaut baisser le volume d’écoute au préalable avant de s’adresser à Google Assistant. De toute manière, une fois passés les trois quarts du volume maximal, le niveau sonore est difficile à supporter en proximité. Précisons enfin que, dans tous les cas de figure, la reconnaissance vocale est un cheveu moins efficace lorsque l’enceinte est posée à la verticale.
Taux de distorsion harmonique de la Google Home Max
Le résultat final est satisfaisant, mais loin de déchaîner les passions. Comme nous l’évoquions plus haut, la Home Max se distingue par la très belle puissance qu’elle développe. On peut ainsi sonoriser tout type de pièce sans aucun problème, et cela sans qu’aucune distorsion vienne jouer les trouble-fête. Autre point de satisfaction, l’étendue et l’homogénéité de la réponse en fréquence, valable dans la vaste majorité des cas, quels que soient position et le placement de l’enceinte. L’algorithme de calibration fait bien son travail. Même si on ressent un léger embonpoint vers 4 kHz qui met un peu plus en avant l’aspect tranchant, claquant du son, les basses sont profondes, les timbres sont préservés et les aigus sont amples. Ceci dit, tout cela ne suffit pas à produire une expérience sonore réellement plaisante, notamment dans ce gabarit.
Mesure de la réponse en fréquence en filaire et en sans-fil : sans correction (noir), basses diminuées au maximum avec l’EQ de l’application (marron), aigus diminués au maximum avec le même EQ (violet).
En effet, la Home Max est loin d’être un exemple de précision. Le rendu sonore est compact et manque de détail. On a du mal à discriminer les différentes strates de la scène sonore et les éléments qui sont présents. De nombreux effets de masque (certaines sources et bandes de fréquences se « mangent » se cannibalisent, notamment dans les basses) sont présents et il est difficile de ressentir l’impact, le côté percutant amené par les basses fréquences. Calmer un peu les basses avec l’égaliseur de l’application améliore sensiblement la lisibilité dans cette zone, mais cela ne résout pas le problème de la précision. Qui plus est, l’enceinte a des difficultés à restituer la dynamique. Le son paraît “plat”, comme si une compression de dynamique était appliquée en permanence sur le signal. On s’attendait également à mieux du côté de la stéréophonie : la scène sonore est étriquée et elle a du mal à se déployer. Lorsque l’on se positionne au point d’écoute idéal, on perçoit que la scène se limite aux bords de l’enceinte. Comme nous le pressentions, le rendu bascule automatiquement en mono quand l’enceinte est en position verticale — le woofer et le tweeter de droite sont d’ailleurs désactivés dans ce cas.
Pour réveiller l’assistant de Google, il faut encore et toujours prononcer le Sésame « OK Google » ou « Dis Google » et enchaîner avec la commande vocale. Si à terme on devine que l’on pourra suppléer ces mots-clés par d’autres, plus personnalisés, ce n’est pas le cas actuellement. Nous demeurons lassés de voir que Google Assistant ne contextualise pas les requêtes ; une fonction qui, par ailleurs, a été présentée lors du dernier Google I/O. Et justement, cette conférence était l’occasion pour Google d’annoncer la fonction de conversation continue. Celle-ci consiste à s’affranchir de la commande vocale à répétition et d’invoquer Google Assistant une seule fois. Les questions pourront s’enchaîner sans que l’utilisateur répète inlassablement « OK Google« . Enfin, Google Assistant va prochainement pouvoir parler deux langues en même temps.
Plutôt que d’énumérer les fonctions attendues, concentrons-nous sur celles déjà présentes. Google Assistant est capable de répondre à une quantité incroyable de questions de culture générale (la plupart des réponses sont issues de Wikipédia). Mais on peut également solliciter l’assistant pour connaitre, par exemple, la date du prochain match de l’équipe de France, les horaires d’un train, les résultats sportifs, etc.
En outre, Google Assistant donne accès à un grand nombre de services. Bien plus qu’Alexa qui se trouve dans l’incapacité de lancer les services de Google (Agenda, Maps, Gmail, YouTube, etc.) ou que Siri, qui empêche l’accès aux plateformes de streaming musical comme Spotify, Deezer, Google Musique, etc.
Google Assistant peut lancer un flash info, donner la météo, l’état du trafic, un itinéraire, donner des adresses « bon plan », etc. En outre, il autorise les interactions avec Netflix ; on peut ainsi accéder au service de vidéo à la demande directement sur son téléviseur, à condition que ce dernier soit équipé d’un ChromeCast. Google Assistant peut gérer les différents comptes Netflix associés et proposer du contenu personnalisé selon chaque profil (grâce à la fonction Voice Match).
Pour le reste, l’assistant de Mountain View peut se targuer d’une très belle compatibilité avec les appareils des plus grands acteurs de la maison connectée (Nest, Netatmo, Philips Hue, Arlo, etc.), mais aussi avec des fabricants d’électroménager (Neato, iRobot, etc.).
Parmi les fonctionnalités bienvenues, on retient sa capacité à mémoriser des choses et créer des rappels. En bon assistant qu’il est, il peut retenir l’endroit où est rangé le double des clés ou le passeport et compléter la liste de courses : « OK Google, ajoute du sel à la liste de courses. » La liste de courses est accessible depuis l’application Google Home dans l’onglet « Liste d’achats« . On peut demander à Google Assistant de faire sonner son smartphone — à condition que cette fonction ait été activée en amont dans l’application —, ou de faire office de mégaphone (« OK Google, annonce sur tous les appareils que le dîner est prêt« ), à condition que le foyer soit équipé de plusieurs appareils sous Google Assistant.
L’Assistant autorise aussi l’enregistrement de requêtes Google. Dans le cas où la réponse fournie par l’assistant nécessite des enrichissements (vocabulaire, biographies et autres informations de tout genre), l’utilisateur peut formuler des « requêtes » et les envoyer directement sur les serveurs du géant du web.
Ajoutons enfin que la fonction Voice Match qui officie sur cette version de l’Assistant lui donne la possibilité de distinguer plusieurs voix, donc d’adapter les réponses aux différents membres de la famille (jusqu’à 6 comptes).
Caractéristiques techniques
Wi-Fi 802.11b/g/n/ac (2.4GHz/5Ghz)
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