Lancée il y a plusieurs mois maintenant par Mad Catz, la petite console de salon MOJO, sous Android avec une puce Nvidia Tegra 4 dans le ventre, avait notablement marqué les esprits pour une caractéristique précise : sa manette C.T.R.L.r sans fil (Bluetooth) et capable de se connecter aussi bien à la fameuse console qu’à n’importe quel smartphone ou tablette Android. La tentation était donc trop belle pour Mad Catz de ne pas sortir sa manette seule dans le commerce, maintenant que le marché des pads pour smartphones/tablettes est en plein essor.
Voici donc la C.T.R.L.r, un nom qui en jette pas mal, une allure de manette de Xbox 360 et une compatibilité Android, mais aussi PC Windows et Mac OS. Elle est commercialisée au tarif indicatif de 59,99 €. À noter que Mad Catz travaille également sur une version iOS, bientôt disponible, certifiée MFi et baptisée C.T.R.L.i.
Du plastique, mais pas de toc
Comme annoncé en préambule, la manette C.T.R.L.r s’inspire beaucoup du pad de la Xbox 360 dans son design général. La prise en main est d’ailleurs quasi identique et les boutons, sticks et gâchettes sont positionnés aux mêmes endroits. On trouve donc 2 sticks analogiques cliquables, une croix directionnelle, 4 boutons d’actions ABXY et 4 gâchettes. Au centre de la manette se logent également un bouton central faisant office d’interface d’activation, un bouton Start et un autre Back. Juste au-dessus, des touches de raccourcis multimédias trouvent refuge : Lecture, Avance et Retour rapide (aussi sauter une piste ou revenir en arrière) ainsi qu’un contrôle physique du volume de l’appareil appairé. Enfin, un curseur permet de choisir le mode d’utilisation de la C.T.R.L.r (Bluetooth, Pointeur, PC). Nous y reviendrons plus bas.
Côté construction et finitions, le plastique est roi avec une face brillante et une coque inférieure mate. Pour autant, l’ensemble ne sonne pas creux et la structure est solide, sans craquements. Le poids est étonnant, surtout à la vue des matériaux. La C.T.R.L.r est aussi lourde qu’une manette de console de salon. La surface lisse induit tout de même quelques bémols : l’accélération de la moiteur sur une utilisation prolongée ; le toucher est un poil glissant ; les traces de doigts s’incrustent à la fête.
Pour marquer le coup de sa compatibilité Android, la C.T.R.L.r dispose d’un support pour smartphone (en mode paysage), afin de positionner le mobile au-dessus de la manette tel un écran de console portable ou, pour rester dans la galaxie de produits sous le pavillon de l’OS de Google, comme une Shield de Nvidia. Le support se fixe sur la tranche supérieure de la manette via une vis imposante, mais difficile à perdre. Au bout du support, une pince qui agrippe avec force et en toute sécurité des mobiles classiques comme des produits tendance « phablette ».
Notez que nous avons testé cet accessoire avec un Sony Xperia Z3, un Xperia Z3 Compact, un LG G3, un Samsung Galaxy S4, un Galaxy Note 3 et un Google Nexus 5, chaque fois sans encombre. L’ouverture maximale de la pince permet de ne pas forcer outre mesure pour installer son produit, même un Galaxy Note. Avec une tablette, il suffit de trouver un étui support pour obtenir un bel ensemble manette-ardoise.
L’encombrement est, forcément, un problème au regard de l’utilisation typée nomade de cet accessoire. À moins de disposer de belles grosses poches sur soi (baggy XXL, blouson de Jerry dans Parker Lewis ne perd jamais…), il faudra un sac de transport pour la C.T.R.L.r, ce qui en fait aussi un très bon compagnon de grand voyage en train ou avion… ou simplement pour jouer chez soi autrement.
Android d’abord
Si Mad Catz se gargarise de pouvoir offrir une expérience de jeu totale avec son produit, rendant ainsi service autant sur Android que sur Mac ou Windows, la réalité du terrain fait se dissiper l’enthousiasme initial. En l’état, la C.T.R.L.r se veut moins efficace qu’une manette Xbox 360 pour le jeu sur PC Windows. Notez d’ailleurs qu’il est, bien évidemment, essentiel de disposer d’une connexion Bluetooth sur son ordinateur pouvoir connecter l’appareil. La compatibilité est plus directe et l’on n’a moins à s’en remettre, Mac compris, à la reconnaissance du produit par le jeu et le mapping tool de ce dernier (option permettant d’attribuer une action à une touche). C’est malheureusement le cas ici et il faut parfois s’armer de patience pour pouvoir jouer… ou pas, car certains titres sont parfois incapables de reconnaître certaines touches, comme les sticks analogiques.
Côté Android, c’est déjà bien plus une partie de plaisir. Au dernier relevé, plus de 140 applications et jeux du Play Store sont compatibles avec la C.T.R.L.r, dont certains font partie des plus gros titres de la plateforme de téléchargement de Google : Real Racing 3, Dead Trigger 2, N.O.V.A 3, tous les épisodes de Gran Theft Auto lancée sur Android… mais aussi un grand nombre d’émulateurs de vieilles consoles de jeu. Le fonctionnement est automatique lorsque la compatibilité est avérée.
Rayon paramétrage, Mad Catz propose, en théorie, une application mobile (A.P.P, disponible gratuitement sur le Google Play Store) capable de régler chaque touche à l’envi. Seulement voilà, aujourd’hui, cette application n’est devenue rien d’autre qu’un agrégateur de fiches techniques des derniers produits en vogue de la marque… Espérons qu’une prochaine mise à jour remettra à flot le volet des paramètres de la manette.
Performances et autonomie
En action, la C.T.R.L.r se révèle un outil implacable pour approfondir l’expérience d’un jeu mobile. L’ensemble des touches répond fort bien, avec une latence quasi inexistante. On relève tout de même un point mort assez long sur les deux sticks, ce qui est d’une moindre gêne pour la plupart des jeux mobiles, FPS compris, où le temps de réaction nécessaire est bien souvent moins exigeant que sur PC. Voilà pourquoi, aussi, cette manette reste assez moyenne pour un usage PC Windows/Mac lorsque l’on s’adonne à des titres nerveux.
Concernant le mode souris/pointeur, il se manifeste par une relative inutilité. Sur PC, la manœuvre est lourde et poussive (pire encore sur Mac OS). Sur mobile, le support maintenant le mobile à l’horizontale quand Android ne s’affiche qu’en mode portrait condamne l’intérêt, alors que l’entreprise retrouve un peu de pertinence, mais très peu de réactivité, sur une tablette. Allez hop, on oublie tout ça, on gère plutôt son OS au tactile et l’on joue à la manette.
L’autonomie de la bête se rapproche de ce qu’annonce Mad Catz en durée de vie théorique d’une paire des piles LR6 qui l’alimentent, à savoir 35 à 40h. En fonction de votre appétit pour le jeu compatible, la manette peut ainsi vous tenir entre 2 semaines et un bon trimestre. On aurait apprécié la présence d’une batterie interne plutôt qu’un bloc pour piles, ce qui pourrait revenir cher pour un joueur compulsif ne passant pas par la case piles rechargeables. Le poids et le prix de la manette auraient probablement été plus imposants en cas d’intégration d’une batterie. Autre petit regret : l’absence de voyant de niveau de charge. Quelques diodes faisant office d’indicateur d’énergie restante ne seraient pas du luxe car, à part l’arrivée imminente de l’expiration des piles symbolisée par le passage au rouge du voyant du bouton central, impossible de savoir où en sont les accus.
Points forts
- Excellente prise en main.
- Support de smartphone compatible jusqu’à de grands formats (phablettes).
- Temps de réponse en jeu Android.
- Bonne autonomie.
- Touches d’accès direct utiles.
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